08 Renforcer la nature, l’environnement et la gestion des forêts

Créer plus d’espaces naturels et boisés

Nous avons actuellement beaucoup trop peu de nature protégée. L’espace accordé à la nature et aux forêts doit augmenter considérablement. Les responsables politiques sous-estiment fortement la superficie minimale requise pour la nature en tant que tampon climatique (p. ex. stockage de l’eau) et qu’habitat pour la conservation et la restauration durables de la faune et de la flore.

Les efforts politiques actuels en faveur des réserves naturelles ne sont pas proportionnés aux besoins. L’ambition doit être beaucoup plus élevée si l’on veut juguler le déclin rapide de la biodiversité et des habitats naturels, tant au niveau mondial que dans notre pays. Pour ce dernier, l’objectif devrait être de 25 % d'espace consacré à la protection de la nature. Ce pourcentage cible est encore plus élevé (jusqu'à 50 %) pour les pays plus grands moins densément peuplés.

Outre l’augmentation globale du pourcentage cible, une politique appropriée est nécessaire pour garantir la création de réserves naturelles individuelles suffisamment étendues. L’espace est essentiel pour les processus naturels. Les grandes zones ont proportionnellement moins de secteurs périphériques exposés aux incidences négatives de l’influence extérieure.       

Le déclin spectaculaire de la biodiversité n’est pas suffisamment reconnu et exige une approche ambitieuse. Les préoccupations de l’ONU et de la Commission européenne doivent être traitées de manière plus volontariste qu’elles ne l’ont été dans notre récente politique en matière d’environnement. Les zones naturelles - et plus particulièrement les forêts, mais aussi les zones humides comme les marais et les tourbières - sont considérées comme des tampons climatiques importants (stockage du CO2 et de l’eau). Les zones de dunes, par exemple, jouent un rôle important dans la protection côtière.

Outre les formes de nature spontanée (ré-ensauvagement), l’importance de la gestion traditionnelle de la nature ne doit pas être sous-estimée afin d’éviter de nouvelles pertes de biodiversité et de rétablir des conditions favorables à d’autres formes de vie. Avant tout chose, la Belgique a grand besoin d’une nature plus présente et mieux protégée. Actuellement, le Réseau écologique flamand couvre à peine 6,8% du territoire de cette région, et la part des réserves s’élève actuellement à moins de 3%. La superficie délimitée de nature européenne importante au sens du statut Natura 2000 s’établit à 12,3% du territoire, mais la dernière évaluation de l’Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek (Institut flamand de recherche sur la nature et la forêt, en collaboration avec les universités) a montré que 75% des types d’habitats qui doivent être protégés en vertu de la directive européenne sur les habitats se trouvent dans un état de conservation défavorable.

Non seulement nous avons peu de nature, mais trop souvent, elle est dégradée. C’est dû à l’importante fragmentation des petites réserves naturelles actuelles et au lourd impact qu’exerce l’extérieur des réserves naturelles sur les conditions environnementales locales (par exemple, dépôts atmosphériques azotés, pompage à sec des sols).

Pour la Région flamande, un objectif de 25% de la nature correspond à une superficie de 338.000 ha. Atteindre ce chiffre ne peut se faire qu’en réduisant considérablement l’espace actuellement alloué à l’agriculture, aux zones d’expansion résidentielle, etc. Si l’on veut créer d’urgence de meilleures perspectives pour la nature, il faudra impérativement mieux exploiter nos espaces disponibles. En outre, des mesures favorables à la nature sont également nécessaires en dehors des zones naturelles et forestières protégées, afin de préserver le fonctionnement de l’ensemble du réseau écologique en période de changement climatique.

Arrêter  immédiatement la déforestation et travailler à une compensation forestière efficace.

Nous sommes une région pauvre en forêts, et les récents efforts politiques visant à maintenir plus de zones boisées et à accroître le couvert forestier se sont avérés largement insuffisants. En outre, la proportion de forêts naturelles structurellement riches et protégées est aujourd’hui beaucoup trop faible. La gestion et l’exploitation durables des forêts sont également importantes dans un contexte d’exploitation durable des matières premières, par exemple pour des applications industrielles mais aussi dans le secteur de la construction.

Les forêts jouent un rôle important dans la fixation du CO2 et sont donc reconnues comme une arme importante pour la réduction urgente des gaz à effet de serre, au même titre que la réduction des émissions et l’utilisation de la technologie pour capter le CO2. Ces dernières années, le besoin social de disposer de plus de jeux et de forêts urbaines à proximité des zones bâties est allé en s’amplifiant. Si nous voulons offrir des opportunités pour les services écosystémiques diversifiés et complémentaires que fournissent les forêts, nous devons prendre beaucoup plus de mesures politiques, tant au niveau mondial que national, pour la conservation et l’expansion de forêts gérées de manière durable. Outre l’attention portée aux forêts, nous soulignons également l’importance des grands arbres dispersés et individuels et des haies hors forêt, par exemple en ville ou en périphérie en dehors de la zone naturelle et forestière.        

En tant que région urbanisée et peu boisée, nous avons grand besoin de forêts plus nombreuses et de meilleure qualité. Les forêts stockent du CO2, fournissent des habitats pour la faune et la flore, des possibilités de contact avec la nature et de loisirs doux, et des matières premières durables pour l’industrie (par exemple, le remplacement des produits pétrochimiques par la bioraffinerie du bois). Un renforcement de la législation sur la déforestation dans le cadre de l’objectif de l’arrêt de la bétonisation et une politique d'application plus stricte s’imposent donc d’urgence.

La déforestation responsable (par exemple pour réaliser certains objectifs liés à la conservation de la nature) doit être incluse dans le bilan forestier et compensée. En termes de compensation, les décideurs politiques devraient être plus conscients que ce sont non pas les forêts qui sont pas plantées, mais bien les arbres. En cas d’abattage, la forêt disparaît immédiatement, mais le développement d’une nouvelle forêt à part entière n’est pas achevé lorsque l’on plante de nouveaux arbrisseaux. Il y a donc un effet retard important et durable sur la disparition de la forêt naturelle. La poursuite du renforcement des règles actuelles en matière de compensation forestière doit donc s’envisager dans le contexte d’une politique forestière et de compensation forestière plus efficaces. La délimitation des zones légales d’expansion forestière est une étape importante, de même que le déblocage des fonds nécessaires à la réalisation de l’expansion forestière par acquisitions et partenariats publics-privés.

Toutefois, nos forêts et leur gestion doivent également continuer à s’adapter au changement climatique et aux risques à grande échelle qu’il comporte, tels que les tempêtes, les incendies de forêt ou les dégâts dûs aux insectes invasifs. Il est donc nécessaire de vérifier la résilience au changement climatique et de recommander des mesures visant à réduire la monoculture et à accroître la diversité des espèces, de manière à améliorer la résilience des zones forestières en période de changement climatique.

Si l’on compare la zone urbaine de Grande-Bretagne avec la nôtre, on constate immédiatement combien peu de grands et vieux arbres ont des opportunités de se maintenir en dehors des forêts, par exemple en ville. Outre les programmes visant à augmenter la quantité de forêts et d’arbres, les pouvoirs publics (région, province, villes et communes) ont également, en collaboration avec d'autres partenaires, un rôle plus important à jouer dans la création d’un soutien accru aux forêts et arbres.    

Une politique plus active de conservation et de restauration des forêts est donc importante à l'intérieur des frontières territoriales de chaque région, mais nous recommandons également que la Belgique joue un rôle plus actif dans la lutte contre la déforestation et pour le boisement à l’échelle mondiale, tant par son rôle politique que par sa participation active à des projets de boisement. La Belgique devrait notamment s’impliquer davantage dans une politique internationale de « déforestation zéro ». Elle pourrait par exemple le faire en apportant un soutien financier au mécanisme REDD+, en investissant activement des fonds climatiques dans des projets forestiers, en liant les financements de programmes de coopération au développement à des garanties de déforestation zéro, en multipliant par dix le Vlaams Fonds Tropisch Bos (Fonds flamand des forêts tropicales) et en prenant d’autres mesures.

Travailler beaucoup plus intensément sur les liens fonctionnels entre la nature et les zones boisées.

Les espaces naturels et forestiers sont actuellement très fragmentés dans le paysage. Même si nous intensifions nos efforts pour plus de nature, une politique active et plus d’action sont nécessaires pour les éléments naturels situés en dehors des zones naturelles et forestières. La conservation et l’aménagement ciblé d’éléments verts et bleus reliant les espaces naturels et boisés dans le paysage faciliteront la migration de la faune et de la flore entre les habitats. Les éléments bleus désignent les systèmes riches en eau comme les cours d’eau, les rivières et les étangs. Les éléments verts désignent l’ensemble des espaces verts, des bandes, des points et des lignes (par exemple, les accotements riches en espèces, les bandes de verdure le long des ruisseaux et des rivières, les lisières de forêt, les petits bosquets et les grands arbres isolés). Tous ces éléments forment l’infrastructure écologique que de nombreux animaux et plantes utilisent pour migrer à travers notre paysage.

La stratégie de la Commission européenne en matière de biodiversité (2010-2020) met l’accent sur la préservation et la restauration des infrastructures écologiques au sein des États membres et entre eux.  Outre la valorisation des éléments naturels du paysage, notre pays, qui est doté d’un réseau routier très dense, doit également accorder plus d’attention aux structures telles que les écoducs qui facilitent les liaisons physiques entre réserves naturelles par-dessus les routes. Une telle approche devrait être abordée de façon stratégique mais critique. Dans ce contexte, des idées novatrices sur le lancement  d’un fonds doté d’un mécanisme de financement de type tax shelter ont récemment fait leur apparition.

Nous pouvons également nous inspirer de l’approche systématique et planifiée des Pays-Bas (« Omgevingsvisie » (Vision environnementale) de 2014), où tous les goulets d’étranglement de la faune ont été identifiés et répertoriés pour être traités. Ces goulets d’étranglement sont des endroits qui requièrent des mesures afin de supprimer les obstacles induits par des infrastructures que rencontrent les animaux, de limiter le nombre de victimes au sein de la faune et de renforcer la cohésion des réserves naturelles.

En Belgique, et plus particulièrement en Flandre, l’éclairage des rues, des parkings, des bâtiments, des parcs et des jardins crée une importante pollution lumineuse nocturne. Des études récentes montrent que l’impact de la pollution lumineuse sur la faune et la flore est considérable. Outre le souhait d’accroître l’obscurité - en particulier près des zones naturelles et boisées -, on entend aussi des appels au développement de « corridors noirs » dans le paysage. Il s’agit de bandes aménagées dans le paysage entre les zones naturelles et forestières, et soumises à une politique active d’obscurcissement afin d'améliorer les connexions fonctionnelles pour les créatures nocturnes gênées par des niveaux élevés d’illumination artificielle. Une recommandation générale est de limiter davantage et plus souvent le niveau de pollution lumineuse dans notre pays.

Les réserves naturelles entre lesquelles la faune et la flore peuvent circuler plus facilement sont plus robustes et forment des ensembles plus vastes et plus résilients. C’est pourquoi, dans nos paysages fragmentés qui combinent aménagement du territoire médiocre et réseau routier dense, nous devons investir dans une infrastructure écologique bien meilleure et plus efficace pour relier les zones naturelles et forestières. Il est important de délimiter ces zones de connexion et de les aménager ensuite de manière planifiée avec les différents niveaux de pouvoir (région, province, villes et communes).  Une telle approche visant à créer un ensemble fonctionnel de liens naturels était prévue pour la Région flamande (Plan flamand structurel d'aménagement), mais sa mise en œuvre laisse fortement à désirer jusqu’à présent. Cependant, des échelles à poissons et certains écoducs ont déjà été construits. Il est utile d’analyser d’un œil critique les raisons pour lesquelles d’autres mesures en faveur d’une meilleure connexion avec la nature n’ont pas été correctement mises en œuvre, afin d’éviter les écueils identifiés à l’avenir ou de les anticiper par des mesures appropriées.

Le changement climatique entraîne un déplacement des aires de répartition des espèces en direction du pôle Nord. Cela implique le déplacement d’animaux et de plantes suite au déplacement des zones climatiques. Des espaces naturels et forestiers suffisamment interconnectés constituent dès lors une condition importante pour faciliter la migration climatique (voir aussi la recommandation pertinente visant à laisser plus d’espace à la nature). Cela montre l’importance de cette politique en Belgique pour les autres pays européens situés au nord de notre pays. Outre la migration climatique, la mobilité des animaux et des plantes entre les réserves naturelles est essentielle à leur préservation durable. Pour renforcer le niveau des liens naturels (connectivité paysagère), la coopération et la coordination entre les différents niveaux administratifs sont nécessaires. Nous préconisons également l’adoption d’un principe général selon lequel, dans le cas de travaux routiers réguliers ou exceptionnels et d’autres travaux d’infrastructure, on étudie systématiquement comment créer une valeur ajoutée pour la nature et les liaisons naturelles. Cela doit dépasser le simple fait de ne pas endommager la nature. En Grande-Bretagne par exemple, lors de la construction d'une nouvelle ligne de chemin de fer voici quelques années, une végétation de grande valeur biologique offrant des possibilités d’expansion à divers animaux et plantes rares a été aménagée sur les talus. Une approche intégrée et novatrice est tout à fait appropriée, mais elle exige des connaissances et une formation de toutes les parties concernées. 

Créer davantage d’espaces verts biodiversifiés dans les zones urbaines et industrielles au profit des résidents et des utilisateurs.

Dans les zones où la population vit et travaille, il convient d’offrir davantage d’espaces verts biodiversifiés, largement accessibles au public mais incluant aussi une partie inaccessible de nature urbaine à ré-ensauvager. Grâce à une gestion respectueuse de la nature et à une conception intelligente des parcs, des jardins et des zones tampons entourant les entreprises, il faut rendre le cadre de vie dans lequel nous passons la plupart de notre temps plus vivable, plus agréable et plus biodiversifié présente de nombreux avantages. Il offrira ainsi des opportunités pour la faune et la flore.

Les espaces verts attenants aux constructions neuves sont encore trop souvent traités comme des parents pauvres. Les parcs naturels urbains et les parcs biodiversifiés sont des exemples typiques de situations gagnant-gagnant où l’attrait de l’expérience pour les résidents, les passants ou les travailleurs augmente considérablement, avec des coûts d’entretien pour les pouvoirs publics qui restent bien inférieurs à ceux de la gestion traditionnelle des jardins ou parcs. Ces dernières années, on parle et on agit beaucoup au sujet de la nature et de la santé, de la nature sur les terrains de jeux ou autour des établissements de soins, de la nature sur les terrains d’entreprises, etc. Cette question suscite un vif intérêt de la part d’une multitude d’acteurs sociaux (mutuelles, établissements de soins, écoles, associations de protection de la nature, architectes, etc.). Jusqu’à présent, l’ampleur de ces applications est souvent restée limitée. Il est recommandé d’en augmenter l’échelle. Les pouvoirs publics, ainsi que diverses organisations de la société civile et des partenaires privés, devraient accélérer le processus d’extension systématique de l’écologisation fonctionnelle des villes et des zones industrielles. 

Le gouvernement flamand a récemment développé avec des partenaires un Green Deal portant sur les entreprises et la biodiversité, pour une superficie totale de 1900 ha. C’est un exemple d’initiative méritante, mais l'ambition de l’impact spatial de telles initiatives devrait être beaucoup plus élevée.     

L’ensemble des jardins privés, des parcs publics et autres espaces à caractère vert, ainsi que les parcs et les zones tampons sur les zones industrielles et artisanales représentent un espace vert important. Ces sites requièrent d’autres approches de la nature que celles qui s’appliquent aux réserves naturelles (par exemple le concept de « nature temporaire »), mais moyennant une gestion respectueuse de la nature et des installations appropriées, elles offrent de nombreuses opportunités pour la faune et la flore d’une part, et pour le contact humain avec la nature de l’autre. Les zones vertes et les zones humides en milieu urbain atténuent fortement l’effet d'îlot thermique qui impacte la qualité de vie en zone urbaine lors des pics de chaleur. Nos villes et nos zones industrielles ont besoin d’un maillage vert et bleu approprié.   

Des recherches récentes (internationales) montrent que la nature proche du domicile et du lieu de travail contribue de manière significative à la santé physique et psychologique des personnes. Dans un pays qui connaît des niveaux de stress et de burnout élevés, ce sont là des effets qui méritent qu'on s’y attarde. Les projets pilotes qui créent plus de biodiversité et de verdure dans les cours d’école suggèrent des effets bénéfiques pour le bien-être, la santé et les résultats des élèves. Dans tous ces domaines, notre pays et ses régions peuvent devenir un laboratoire audacieux pour le développement et l’application à grande échelle de ces nouvelles connaissances sur la qualité de vie, le travail et l’existence.  

En cas de relance des mesures de verdissement, en accordant une attention particulière aux espaces verts locaux appropriés, il faudrait également travailler, avec le secteur concerné des jardineries et des entrepreneurs verts, sur la disponibilité des plantes et arbres indigènes. Nous devons éviter la propagation d’espèces exotiques qui ont déjà causé des problèmes dans le passé, comme les espèces envahissantes de nuisibles, dont le circuit commercial contribue à la propagation. Le coût économique et écologique des espèces envahissantes qui prolifèrent à un rythme effréné lorsqu’elles quittent leur habitat naturel prend déjà beaucoup d’importance. Cet effet secondaire de la mondialisation devrait faire l’objet d’une attention plus préventive, conformément à la politique de la stratégie européenne en matière de biodiversité. 

Ce processus peut également être renforcé par le lancement d’une campagne sur l’ensauvagement partiel et l’amélioration de la biodiversité des jardins privés. A Saint-Trond, par exemple, on demande aux citoyens qui ont un jardin d’en laisser au moins un quart à l'état sauvage afin d’avoir suffisamment d’abeilles dans la région pour polliniser les arbres fruitiers. Ici aussi, nous constatons que la transition est à la fois plus agréable et économiquement plus avantageuse.

Agir sur la gestion de l’eau et des zones côtières.

En plus des éléments verts, les éléments bleus sont également très importants. Ce terme fait référence à l’eau sous forme de rivières, ruisseaux, canaux, étangs et mares, mais aussi à une meilleure structuration du sous-sol de l’espace extérieur public dans les zones urbaines pour la collecte locale des eaux de pluie. À cette fin, on peut imiter le système naturel d'un aquifère  et créer un réservoir d’eau souterrain. L’eau peut être stockée dans les interstices d’une couche de gros blocs rocheux. Ainsi, l’espace extérieur public, constitué de trottoirs, de parcs et de places, sera lui aussi utilisé pour stocker l’eau locale et créer un réseau de microclimats par évaporation.

Un tel aquifère artificiel soulage les égouts existants et permet un meilleur traitement des eaux noires parce qu’elles ne sont pas mélangées aux eaux pluviales, favorise une pénétration lente des eaux pluviales de manière à recharger constamment la nappe phréatique, permet à la végétation d’utiliser le réservoir pour ses besoins en eau, la rendant ainsi indépendante d’un système d’irrigation contrôlé par l’homme. Comme la végétation évapore à nouveau l’eau de pluie à l'air libre selon le principe de l’évapotranspiration, l’ensemble du système assure également le refroidissement de l’air extérieur.

Dans le contexte de la transition climatique, nous serons confrontés à une alternance de pluies plus abondantes et de sécheresses. Il faut donc prévoir beaucoup plus d’espace pour la mise en tampon et le stockage de l’eau excédentaire. En remplaçant le pavage par des surfaces perméables à l’eau ou - mieux encore - de la verdure, on peut améliorer le remplissage de la nappe phréatique. Prévoir de l’espace pour l’eau est à la fois une opportunité à la fois pour restaurer la nature et faire apparaître des zones humides.

Dans le cas spécifique de la côte et des polders, il faudra considérer la salinisation. Outre la restauration et l’expansion de la zone dunaire, des vasières et des marais salants, il convient également de tenir compte des défenses côtières dans le contexte de la montée du niveau de la mer.